Mais que dis-je là ? Un tout petit rien ? Non c’est un grand tout. Ce sont mes souhaits pour l’avenir que je lance à l’imaginaire car je sais que la réalité n’est faite que de sévérité. De rudesse et d’effroi. Mes vœux en forme de SOS sont lancés à la chimère. Celle du net. Irréelle et à la fois si présente dans ma vie. Internet ne peut pas sauver le monde mais il peut véhiculer une pensée. Alourdir un choix et concrétiser les rêves.
Ceux de vouloir que le monde tourne rond. Que la terre soit respectée. Que chacun soir heureux et que tous, nous soyons en paix…

Namaste comme dirais mon ami Baron.

Bisous
Laure. »

« Cherchant dans son esprit ce qu’une goutte d’eau pourrait lui raconter hormis le désir de savourer le corps d’un bel apollon, elle s’évade. L’océan et sa fibre écolo l’appelle mais elle n’a pas envie de partir si loin. Sa douche aussi mais c’est du remâché, alors elle la délaisse. Là c’est l’heure du petit déjeuner et bientôt de l’apéro. Ah oui, ça y’est, l’idée a germé : le pastis !

Chantant le grillon et le soleil dans les champs de lavande du sud de la France, une mélodie se promène. Sur le port. À la criée comme au marché. Une brise de partage. Annonçant un rassemblement. Un plaisir à partager…

Serrées en groupe et devant difficilement se caler dans un espace réduit avec des centaines d’autres agglutinées entre elles identiques ou pire, des réduites par le froid sous forme de glaçon, elles s’agitent. Ignorant les rires des gazeuses dans la bouteille d’à coté, elles patientent. Qu’elle bande de vaniteuses celles là, toujours à se faire remarquer ! éclate Lalie tout haut. Agacée, cette jolie goutte d’eau aux reflets multicolores est coincée désagréablement dans le fond de la carafe.

Voulant à tout prix être la première quand le bouchon vole, toutes se précipitent. S’ajoutant à un liquide jaune âtre. Se délayant pour le plaisir du partage et de l’amitié. Mais pas Lalie. Coincée dans le fond avec quelques autres malchanceuses, elle chouine. À la limite des larmes. Pourquoi n’ont-elles pas eu le droit de partager ce moment ? D’épancher des gosiers assoiffés ?

Détournant les yeux pour ne pas déprimer, elle chavire avec les autres. Comme sur un bateau ivre, elle est prête à se renverser d’amertume. Mais non ! Ce n’est que le bras souple d’un enfant qui les fait tanguer ! Avant de, délicatement leur offrir une piscine couleur grenadine pour s’ébattre en liberté d’être enfin considérées… et avalées ! »

« Un grain de poussière ? Une particule de lumière ? Un roulement de tambour éphémère ? Juste un tout petit son venu de nulle part et pourtant si fier d’être là. Parmi nous. Posé. Installé. Inconnu. Oublié ou tout simplement ignoré. Mais il existe puisque je l’ai entendu. Qu’est ce donc ? Le fruit de mon imagination ou une aberration ? Le résultat de ma passion ou celle de choses infiniment plus petites que la perception de mon esprit et de ma vue ne peut exploiter ?

Et si j’y regardais de plus près que verrais-je ? Ce que j’ai envie de voir ou envie de croire ? Où est la limite ?

Posée dans ma contemplation de mon jardin, mes pieds batifolent dans l’herbe. Les rayons de mon ami le soleil caressent ma peau pendant que quelques bestioles agacent ma réflexion. Chatouillant mon esprit sur un monde imaginaire infiniment plus petit que nous. L’humain. Ou bien tout un monde infiniment plus grand où nous serions les insectes. Nous. Grouillant. Détruisant un ensemble équilibré par des êtres gigantesque s’évertuant à constituer un écosystème harmonieux en cours de sciences naturelles…

Mon esprit chavire. Une libellule passe. Ou bien étais-ce une fée annonciatrice de réconfort ? Je ne sais pas. Mais il me plait à moi d’imaginer du merveilleux. Du grand. Du fort. De l’amour. Du respect. Du partage.Tant de qualité que l’homme oubli quand ça l’arrange… »